En direct du terrain

25 août 2015

[Vidéo] SEOR : retour sur 5 années de programme

Quelques semaines avant la clôture du Programme LIFE+ CAP DOM, François-Xavier Couzi, Directeur…
24 août 2015

[Vidéo] Bilan Tuit-tuit

Cinq ans après les premières actions du LIFE+ CAP DOM pour la conservation du Tuit-tuit…
21 août 2015

[Vidéo] Bilan LIFE+ CAP DOM pour le Parc national de La Réunion

Après cinq années de programme, Marc Salamolard, Chargé de mission Faune pour le LIFE+ CAP DOM…

La dégradation des savanes de Trou-Poisson

Méconnaissance écologique et manque de gestion
Sites de la Guyane
Sites de la Guyane

Territoire : Guyane
Surface : 2 200 ha
Statuts : Sans protection, répertorié ZNIEFF, RAMSAR dans sa partie Est et Important Bird Area (BirdLife International)
Propriétaire : Domaine privé de l’Etat majoritairement et collectivités et privés dans une moindre mesure
Gestionnaire : Pas de gestion
Biotopes : Six faciès de savanes dont la savane herbacée sèche à tyranneau barbu, cortège avifaunistique associé
Usages : Agriculture ; chasse ; activités naturalistes ; procession religieuse annuelle

Le site de Trou-Poisson appartient à l’ensemble des savanes sèches de la plaine côtière ancienne, que l’on retrouve majoritairement entre les villes de Cayenne et Organabo. Ce site fait partie d’une Important Bird Areas (IBA). L’intérêt mondial de ce site est en partie lié au fait qu’il abrite une population de tyranneau barbu, espèce strictement inféodée à un faciès de savanes bien particulier.

Savanes sèches Guatemala, Guyane, J.P.Policard

Ce milieu typique comporte un intérêt certain pour la faune et la flore avec des espèces caractéristiques des savanes, dont certaines sont patrimoniales pour la région. Bruant des savanes, pipit jaunâtre, tangara à camail, colibri rubis-topaze sont autant d’oiseaux dont les chants viennent se perdre sur ces grandes zones ouvertes que sont les savanes de Trou-poisson. La buse des savanes et la buse à queue blanche fréquentent également ce secteur non perturbé. Les familles végétales Poaceae (graminées) et Cyperaceae sont dominantes et l’observation des tatous, grands tamanoirs ou du puma est le privilège des randonneurs discrets.

Les savanes basses, marécageuses ou hautes sont exposées selon les saisons à la sécheresse, au feu déclenché, et aux inondations. Le feu favorise également l’extension d’espèces introduites envahissantes comme l’acacia mangium, originaire d’Australie et utilisée pour la restauration d’anciens sites d’extraction aurifères. Le sol des savanes est pauvre, mal drainé, et la faune et la flore, adaptées à ces conditions difficiles, est donc très spécifique.

Etant considéré comme un des hauts lieux de la biodiversité, la facile accessibilité des savanes rend les pressions foncières et agricoles de plus en plus préoccupantes. Le milieu disparaît au profit de carrières, de projets fonciers ou de prairies agricoles maintenues par des pratiques intensives (traitement mécanique du sol, engrais, pesticides).

Les savanes subissent directement les pressions exercées par les activités humaines et l’accroissement de populations inhérent à ce territoire. La croissance démographique en Guyane et la recherche de zones pour l’élevage, les agrocarburants ou l’urbanisation rendent urgent la reconnaissance du caractère patrimonial des savanes et leur protection.

Dans un milieu à grande majorité forestière, les savanes qui recouvrent moins de 2% du territoire le long de la plaine côtière ancienne sont des entités écosystémiques très localisées. Leur dégradation est autant due à une méconnaissance écologique qui implique un manque de gestion, qu’aux projets agricoles et aux intrants utilisés qui font encourir des risques irréversibles de pollution et de dégradation du milieu.

Mots-clés : Guyane, Savanes de Guyane, Tyranneau barbu

Partagez :